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Caractéristiques des Barbes
             
 

 

 
           
   
           
   
           
   
        (élevages et importations)    
 
M. de Pluvinel instruisant le dauphin (futur Louis XIII) avec le cheval Barbe Bai "Le Bonnite"

 

       

1 .Les caractéristiques du Barbe

2. Les Barbes au XXIème siècle

            1 - Les caractéristiques du Barbe

Un petit coup d'oeil sur l'histoire vous aura démontré que
le Barbe et l'Arabe sont 2 races différentes.

 

Comparatif Arabe / Barbe

 

L’Arabe : le Moyen Orient

Le Barbe : le Maghreb       

 

Qualités communes :

membres secs, pieds petits à la corne dure, influx nerveux, résistance et endurance

Les différences :

Tête petite, courte, triangulaire, avec un profil camus se terminant par un bout de nez affiné mais relevé.

Les naseaux apparaissent ouverts, saillants.

L'oeil est à fleur de tête, ouvert, donnant facilement l'impression que le cheval roule des yeux.

Les crins sont fins, mais rarement très abondants.

La peau est très fine, soyeuse.

Les formes du corps sont fines et harmonieuses avec une croupe ronde.

L'attache de queue est haute et le cheval la relève très fréquemment en panache au dessus de sa croupe (en la retournant) lorsqu'il s'anime.

Ses oreilles sont mobiles et il semble toujours à l'affût de ce qui se passe dans son environnement.

Le cheval a un comportement vif.  Il est très réactif aux stimulus.

Il est frimeur et expansif.

Lorsqu'il est en action, il présente un excellent maintien de l'impulsion mais il a parfois tendance à "chauffer" et à s'exciter.

Ses allures sont souples.

Ses allures sont rasantes avec des capacités à l'extension, notamment au galop.

 

 

Tête plus longue, plutôt chargée en ganaches, avec un profil rectiligne ou busqué (en arc doux), se finissant par des naseaux fermés, couverts (aspect de bout de nez effacé).

L'arête nasale, même en profil rectiligne peut être bien marquée et osseuse.

L'oeil est couvert, avec un regard doux.

La peau est plus épaisse, le poil plus dense.

Les crins sont fournis et de texture épaisse, avec de la tenue voire naturellement ondulés. La crinière peut-être abondante si le cheval est maintenu dans un environnement qui la lui protège.

Les formes du corps sont vigoureuses, d'aspect plus tranchées, avec un dos en pupitre au rein tendu voire voussé se terminant par une croupe avalée avec une attache de queue basse. Il ne la soulève pas comme le fait l'Arabe.

Le cheval a un comportement froid. Au repos, il se tient souvent l'encolure basse, les oreilles portées en arrière.

Lorsqu'il s'anime à la demande de son cavalier, le Barbe démontre ses qualités d'influx nerveux et  révèle des allures pleines de fougue, mais il peut redevenir rapidement calme si l'ordre d'impulsion cesse.

Ses allures sont naturellement relevées, avec des allures confortables grâce à une grande souplesse du rachis (penser aux influences transmises et que l’on retrouve avec des degrés et des évolutions diverses chez l’Andalou, le Lusitanien, le Lipizzan, le Paso-Péruvien).

 

 

Différences d'attitude, lors d'une Fantasia au Tchad :
au centre, le cheval Arabe alezan fait "son cinéma",
à l'arrière plan, deux chevaux bien calmes, à la tête busquée de Barbes.

 

Modèles de régions

 

Le pays d'origine n'est pas toujours révélateur du type. La région de vie, le biotope où se sont  façonnées les ascendances ont eu plus d'effets sur la variation de modèle au sein de la race.

Pour simplifier, on peut considérer qu'il y a 3 catégories, le type des plaines, le type des plateaux et le type des montagnes.

Contrairement à l'Orient, la grande partie du Maghreb est constitué de massifs montagneux, le Tell, les Aurès et les différentes parties de l'Atlas (culminant à 4165m) et de haut plateaux désertiques (1200 m d'altitude environ), couvert de steppes ou de déserts.

Plus que l'Arabe, le Barbe est donc adapté aux conditions de montagne et de variabilité de température (torrides la journée et glaciales la nuit).

Les régions montagneuses ont donné un modèle plus primitif, à la fois rustique et fin, à tête forte, aux épaules étroites (serré du devant), à la croupe avalée et aux muscles secs. Si son modèle lui confère moins d’élégance et moins de taille (1,44 à 1,53m), par contre tous s’accordent sur ses qualités, son agilité, sa résistance et son efficacité exemplaires.

A l’inverse, les régions côtières, moins hostiles, ont permis le développement de chevaux plus grands (jusqu’à 1,57 et plus), beaucoup plus charnus (attention les Barbes se contentant de peu, une ration normale pour une autre race est vite pléthorique pour eux) et de ce fait moins typés.

Il convient de bien tenir compte de ce point pour l’appréciation du modèle.

Le type intermédiaire est le plus recherché.

La taille est sujette a de fortes variations : à partir de 1,44 m jusqu’à 1,56 m pour les pays du Maghreb, mais on constate que l’influence du milieu d’élevage majore sensiblement la taille (1,58 m et plus pour les lignées déjà grandes à l’origine, lorsqu'elles naissent et sont nourries en Europe).

De même, les chevaux importés sont souvent petits et les éleveurs français constatent qu’ils produisent plus grands qu’eux.

 

Robes :

 

Les robes : principalement grises (du gris fer jusqu’au blanc). Elles peuvent être pommelées, truitées, rouannées avec une grande évolution tirant vers un blanchissement qui s'accroît avec l'âge.

La robe grise pourrait avoir été favorisée par le métissage avec le sang arabe.

C'est la robe qu'on trouve majoritairement, d'autant qu'en reproducteurs de race, les pays d'origine ont été plus enclins à vendre les gris.

Les robes alezane et baie (jusqu'au noir qui reste rare) viennent ensuite.

Un Palomino au Maroc (Photo M. Dissert, Elevage des Aurès)

Les robes de couleur (palomino, isabelle) sont présentes dans la race.

Elles sont par contre plutôt rares. Elle proviennent de la présence d'un seul gène "crème" et lorsque le cheval hérite de 2 gènes Crème il naît avec la peau rose, et les yeux bleus.

Hélas au Maghreb, faute de connaissance génétique et par tradition, la robe crème est à tort considérée comme une tare et le produit est supprimé à la naissance, ce qui a accru la rareté les robes de couleur.

 

Divers témoignages attestent également d'autres types de robes : pie, "éclaboussé", tacheté.

L’Organisation Mondiale du Cheval Barbe (OMCB) qui chapeaute les Stud-Books des différents pays où la race Barbe est reconnue, ne paraît toutefois pas intéressée à se positionner par rapport à une reconnaissance officielle des robes de couleur.

Ces robes, dédaignées par les puristes, n'ont pourtant pas de quoi étonner puisqu'on les retrouve dans les races dérivées du Barbe, et elles ont trouvé d'autres territoires pour s'exprimer.

 - En Europe : on retrouve trace de ces gènes originels de la race Barbe chez les descendants des chevaux napolitains et andalous (knabstrup, cheval tacheté) et de manière incontestable chez le lippizzan (avant la sélection des robes blanches) car les robes pies et tachetées y étaient présentes au début du XVIIIème siècle (de nombreux tableaux en font un témoignage fidèle).

Dans l'histoire de France, il est incontestable que les chevaux de selle importés présentait des robes de couleur et ces robes n'ont donc rien d'exotique.

tableau : Henri IV à Paris, montant un cheval de robe dorée (palomino, Champagne Or)

- dans les deux Amériques, les chevaux qui ont échappés aux "conquistadores" ont pu se reproduire en liberté sans sélection humaine et les robes de couleur ont pu s'exprimer :

- la robe pie est très fréquente chez les Mustangs (également appelés Spanish Barbs) et était très appréciée des indiens.

- les robes tachetées ont trouvé leur actuelle dénomination grâce aux indiens qui les ont favorisés et se sont mis à élever ces chevaux échappés aux "conquistadores"  près de la rivière "Palouse", d'où le nom appaloosas qu'on leur donne maintenant. D'ailleurs les puristes de l'appaloosa cherchent à réobtenir maintenant un modèle plus fin et sec que le modèle charnu et à l'arrière main musculeuse qui a été influencé par les apports de sang de chevaux d'Europe du Nord (Angleterre, Irlande) pour retrouver les qualités du type originel des chevaux des conquistadores.

 

Pour des informations générales sur les gènes et patrons de robes :

vous pouvez consulter les chapitres spécialisés du site www.haras-du-verseau.com

 

Standard

            

Cheval au Maroc : croupe avalée, attache de queue basse

Cheval Barbe : noter les épaules étroites (mais c'est un extrême, le cheval paraît avoir particulièrement souffert de conditions d'élevage difficiles).
Précis d'Extérieur du Cheval F.X Lesbre



 

Format général :

C’est un cheval carré : la longueur de son corps étant sensiblement égale à sa taille.

Tête :

Forte, chargée en ganaches.
Profil au chanfrein droit à convexe.
Oeils aux arcades effacées, œil un peu couvert.
Naseaux effacés.
Oreilles plutôt courtes.

Les crins sont abondants et épais.

L’encolure épaisse et courte, bien greffée sur un garrot fortement marqué.
Cage thoracique et poitrail plus ou moins large suivant les types de région, mais plutôt serrée du devant.
Dos tendu, tranchant dans certains cas.
Rein court, puissant, parfois voussé.
Croupe en pupitre, avalée.
Attache de queue basse.
Fesses et cuisses sèches et musculeuses.

Membres secs.

Pieds petits et de corne très dense.

 

Le standard de référence est celui du Barbe. L'Arabe-Barbe est un type intermédiaire, dont le modèle est moins caractéristique. Le pourcentage de sang arabe n'est d'ailleurs pas toujours révélateur du type, et la notion de race Pure chez le Barbe est toute théorique puisque depuis l'invasion du Maghreb par les Arabes, les races ont été croisées.

 

La section Arabe-Barbe du Stud-Book ne juge pas nécessairement du modèle, mais établit les apports récents de sang Arabe.

 

 

Vitalité et longévité :

 

Les Barbes donnent parfois l’impression qu’ils ne se déprécient pas avec l’âge, ce qui faisait dire en 1778 à Sollysel, écuyer du Roi, « Les Barbes meurent mais ne vieillissent pas ».

 

Non seulement les Barbes vivent longtemps, mais ils vieillissent bien, comme l'ont constaté les spécialistes de la gériatrie équine.

De nombreux particuliers ont témoigné avoir pu monter leur Barbe jusqu'à des âges très avancés (bien au-delà de 20 ans) et même jusqu'à la veille de leur mort.

Emir, est mort à l'âge de 44 ans, et Néron qui figure parmi les 3 chevaux les plus vieux du Monde au livre Guiness Records a même dépassé 50 ans.

 

Qualité des tendons :

 

La race présente une qualité de tendons remarquable. Ceux qui pratiquent l’endurance savent que la race Barbe a donné une récupération tendineuse hors normes : les risques d’engorgement après des efforts importants sont très faibles à nuls. Les bandages sont inutiles, une bonne douche des membres (il ne faut pas non plus ne rien faire), remettez le au pré, c’est tout !

 

Apparence et influx nerveux :

Le Barbe est un faux calme. Au repos, encolure basse, on pourrait presque le croire indolent. A la rigueur, il présente un aspect assez commun.

Mais, en action quelle énergie. C’est le feu qui s’anime. Les Barbes sont rapides et puissants sur de courtes distances : voyez une fantasia où les Barbes, majoritairement des entiers, sont lancés au galop côte à côte...

 

Une fantasia au Maroc et cheval entravé  (photo M. Dissert, Elevage des Aurès)

Et pourtant avant et après la fantasia, le cheval est attaché, calme et inébranlable.

Maroc : cheval de fantasia entravé (photo M. Dissert, Elevage des Aurès)

Allures :

Son port de tête est assez haut et ses foulées aux gestes plutôt relevées et toniques ne lui donnent pas l’aptitude à un galop rasant avec de l’extension. Pour cela, les Arabes Barbes conviennent mieux aux exigences de rapidité (compétition d’endurance par exemple).

Il ne faut pas en déduire qu’ils soient inconfortables, bien au contraire. Ils ont une tension dorsale excellente, une souplesse latérale du rachis très bonne : il n’est que de penser aux allures particulièrement confortables (paso llano, paso sobreandado, termino) développées par le paso-péruvien qui est à ascendance Barbe majoritaire (75 % Barbe, 25% Andalou).

 

Adaptation au climat

Ils supportent la chaleur et le froid mais apprécient moins l’humidité (surtout associée au vent). Toutefois les éleveurs Français ne sont pas tous en climat sec et ils pratiquent en majorité l’élevage en plein air intégral : le Barbe s’est donc adapté à notre climat.

 

Alimentation

Le Barbe est un cheval qui se maintient en état avec peu.

Attention aux pâturages trop riches et aux rations trop énergétiques.

C'est la raison pour laquelle on peut dire qu'il se contente d'une ration de moitié (au minimum) de ce que mangerait un cheval Selle Français par exemple. Sur prairies et même sans apport de concentrés, certains sont même à mettre au régime pour rester dans le type !

 

Entretien des sabots

La qualité de corne, très dure et résistante supporte de rester déferrée et se maintient en état avec de simples parages, et encore ceux-ci restent souvent exceptionnels chez certains Barbes ! C'est donc un avantage certain en terme d'économie.

 

Caractère

Il convient en premier lieu de rétablir la vérité sur une fausse réputation, colportée par certains auteurs qui signalent à la fois leur grande docilité et un caractère pas toujours amène, ce qui paraît assez contradictoire.

En fait, cette fausse réputation de mauvais caractère tient aux méthodes malheureusement pas franchement éthologiques (et pour tout dire plutôt brutales et irrespectueuses qu’ils subissent parfois dans les pays du Maghreb). En est témoin cette réflexion d’originaires du Maghreb, (issus d’un milieu populaire) répondant au sujet des noms des chevaux de leurs pays « Les chevaux ? Ils n’avaient pas de noms ! Quand on voulaient qu’ils avancent, on criait et on leur tapait dessus »…

Pour ceux qui connaissent les Barbes, il est évident que ces chevaux pleins de fierté n’appréciaient pas ces manques de respect, mais leur énorme bonne volonté les a toujours conduit pourtant à servir l’homme.

Ce sont même des chevaux qui supportent d'être entravés, et symboliquement attachés, parfois pendant des heures sous un soleil torride.

Jument entravée au Maroc (Photo M. Dissert, élevage des Aurès)

Lorsqu’ils sont traités « normalement », ils sont au contraire très joueurs, proches de l’homme. Mais surtout, comment ne pas dire combien ils sont attachants, attentifs et respectueux, même dans des circonstances difficiles (et Dieu sait qu’ils en ont vécu dans les guerres où la folie des hommes les a entraînés).

Bien qu'ayant supporté toutes les servitudes et ingratitudes des hommes, le cheval Barbe reste un cheval fier avec de la personnalité.

Heureux mariage entre impulsion et calme, entre cheval de famille et cheval de sport, le Barbe est de plus en plus recherché par des cavaliers passionnés qui ont découvert l’intérêt du maintien de cette race très ancienne et qui apprécient sa fiabilité et sa polyvalence.

 

http://wPage créée le 27/05/2002 - Dernière mise à jour le 25/08/2007harbe.net

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