http://www.cheval-barbe.net Une référence génétique
             
 

 

 
           
   
           
   
           
   
        (élevages et importations)    
  M. de Pluvinel instruisant le dauphin (futur Louis XIII) avec le cheval Barbe Bai "Le Bonnite"        

Race amélioratrice par excellence

Il convient de se référer à l'histoire pour se rendre compte de l'influence de la race Barbe, notamment en Europe.

Les 2 chapitres d'histoire de la race ici présentés sont pourtant très loin d'être exhaustif...

 

On parle souvent de la race Arabe comme étant celle qui a été la plus utilisée pour l’amélioration des autres races.
Quand on sait combien d’influences Barbes ont été dénommées Arabes, cela laisse songeur sur l’injuste oubli dans lequel le Barbe était tombé.
   
Les auteurs de guides et d’articles de la presse récents accordent maintenant une plus juste place au Barbe et on le retrouve cité, à des proportions d’influences diverses dans au moins 24 races :
   
Bai de Cleveland et les Hunters (Bai de Cleveland x PS) Mérens
Arabe-Barbe Minorquin
Bardigiano italien Murgese
Basotho Mustang (Spanish Barb)
Calabrais Napolitain
Camargue New-Forest
Cayuse Oldenbourg
Colorado Ranger Palomino américain
Criollo Paso péruvien
Frison Pur-sang Anglais
Genêt d’Espagne / Andalou / Pure Race Espagnole Salernitain
Maemmana (Italie) Sorraia (poney portugais)
   
Mais on voit encore perdurer dans certains livres la méconnaissance de la race Barbe car dans l’historique du Pur Sang Anglais, il n’est pas rare de voir exclusivement cité l’Arabe avec comme principale référence l’étalon Scham, qui était en réalité un Barbe Tunisien, renommé Godolphin Arabian !
De même, il n’est souvent fait mention que de l’influence de l’Arabe dans l’amélioration de la race New-Forest, alors que Yirrassan, étalon Barbe, fût prêté par la reine Victoria en même temps que l’Arabe Abeyan.

Les chevaux Irlandais ont aussi bénéficié d'un apport de sang Barbes,en récupérant les chevaux d'un navire coulé lors d'une bataille non loin de ses côtes.

Les Barbes ont été durant des millénaires des chevaux d'armes très prisés. De ce fait ils ont beaucoup voyagé, la majorité étant des entiers qui ont eu l'occasion de se reproduire avec les jumenteries locales.

A part les Romains, peu de peuples ont pris la peine de consigner leurs faits et gestes et encore moins ceux de leurs chevaux, donc les multiples croisements qui ont été faits n'ont pas été notés officiellement.

La notion de livres d'élevage (Stud-Book) consignant les croisements de chevaux est d'ailleurs un concept fort récent, ce qui fait que de nombreuses races ont été influencées par le Barbe sans que cela soit clairement spécifié.

Ce qu'on sait de manière certaine est que l'Europe était peuplée de chevaux lourds et qu'il n'y avait pas de chevaux de selle dans le sens où nous l'entendons maintenant.

Les chevaux de selle étaient donc tous importés du Sud, et la création des races Européennes de chevaux de selle ont été majoritairement faites à partir des souches "méditerranéennes" , soit directement Barbes, soit descendantes des Barbes (Espagnols, Napolitains....).

 

Les chevaux Barbes en France : une tradition ancienne d'élevage et d'équitation

Chevaux des Rois et des Nobles, les Barbes du Maghreb et les Barbes d'Espagne (Les Genêts d'Espagne, c'est à dire les Barbes de la tribu Berbère "Zénète") avaient révélés auprès des plus grands écuyers de notre culture équestre française leurs suprêmes qualités.

Sans refaire ici un doublon du chapitre "histoire", nous voulons mentionner que les races Européennes de chevaux de selle que nous connaissons ont été créées à partir d'apports extérieurs et quoiqu'en disent les partisans des chevaux Arabes, c'est surtout le Barbe qui a été utilisé dans l'histoire comme améliorateur.

C'est la raison pour laquelle, à la création des Haras Royaux de France, c'est la race Barbe qui fut choisie par Colbert pour produire des chevaux de selle en France, car le cheptel équin Français de l'époque était de piètre qualité (pour une utilisation militaire montée) avec une majorité de chevaux lourds et quelques haridelles qui ne brillaient guère sous la selle.

Avec plus de 200 reproducteurs Barbes importés (étalons et juments), la création des races Françaises de selle a été très largement influencée par la race Barbe :  ainsi de l'Anglo-Normand et ses descendants : le Selle Français et le Trotteur Français.

Par ailleurs, si les conquérants Musulmans ont été arrêtés et tués à Poitiers, leurs chevaux y sont restés... il n'est que de regarder le Trait Poitevin pour s'en assurer. Sur la forme de tête, la ressemblance avec les chevaux Berbères est frappante. On peut aussi constater que le Trait Poitevin est la seule race Française qui porte le gène Dun, que l'on retrouve aussi chez les Sorraïas Portugais (qu'on sait de manière certaine croisés de Barbes) et les Spanishs Mustangs des USA, descendants des Barbes emmenés par les Conquistadores... Curieuse coïncidence !

 

Même notre équitation moderne et sportive est directement issue de l'équitation des Berbères...

Notre équitation actuelle est dérivée de l'équitation "a la jineta", ce qui signifie équitation  "à la zénète" du nom de la tribu Berbère qui montait leurs chevaux, rapides et mobiles, avec les jambes fléchies sur des étrivières courtes.

L'équitation traditionnelle européenne était autrefois de monter avec les étrivières longues et les pieds en avant, position peu propice à se mettre en suspension au dessus de la selle, mais qui convenait aux chevaliers porteurs de lourdes armures montés sur des chevaux lourds assez peu mobiles en regard des chevaux Berbères.

Lorsque l'Europe créa ces races de chevaux de selle, largement influencée par les origines Barbes, elle en prit aussi la méthode et personne ne pourrait s'en plaindre aujourd'hui !

 

Oubli, confusion et redécouverte des Barbes :

Après la Révolution Française, la culture équestre essentiellement portée par les Nobles fut bien mise à mal et s'ensuivit en France une confusion entre le Barbe et l'Arabe, d'une part par manque de connaissance (tout ce qui venait d'Afrique du Nord étant nommé Arabe) et d'autre part à cause du métissage entre les 2 races.

Ce sont néanmoins les cavaliers militaires Français qui, à l'occasion de la colonisation de l'Afrique du Nord redécouvrirent les chevaux Barbes.

A l'indépendance de l'Algérie, le rapatriement des chevaux des Spahis marqua le retour du Barbe en France.

Puis il y eut de nombreux autres importations en France... moins glorieuses.... pour s'acheter les fameux "breaks Peugeot", les populations du Maghreb se débarrassaient par bateaux entiers de leurs chevaux à destination des abattoirs de France.

Certains purent échapper aux appétits hippophagique des Français. En effet, les Barbes se révélaient être des montures d'instruction idéales pour les Centres Equestres : polyvalents, endurants, de caractère facile, frugaux, faciles d'entretien, ces chevaux restaient en forme et en bonne santé et continuaient d'être montés même âgés et nombres de cavaliers qui fréquentaient les clubs dans les années 1970 à 1980 ont monté des Barbes sans même le savoir. Parmi ceux qui s'en souviennent, certains sont devenus éleveurs pour continuer de faire connaître la race et permettre aux cavaliers de trouver auprès de ces chevaux les mêmes bonheurs équestres.

 

Le développement et la démocratisation de l'équitation de loisir a ensuite conduit de nombreux cavaliers de réaliser leurs rêves en devenant cavaliers propriétaires, en achetant souvent des réformés des courses ou des concours, mais ces chevaux sélectionnés sur d'autres critères que l'équitation d'extérieur ont causé quelques déboires.

Beaucoup de cavaliers se sont alors tournés vers les chevaux Américains : Quarter Horses, Paint  Horses et Appaloosas. Plus musculeux, ils ne plaisent pourtant pas à tous, car ils manquent de polyvalence (notamment au niveau de l'endurance).

Or, peu de cavaliers savent que ces chevaux sont issus du croisement entre les Spanish Barbs (les chevaux des Conquistadores, c'est à dire les vrais premiers chevaux des Indiens), qui ont ensuite été croisés avec les chevaux des colons Anglo-saxons (trait et selle).

 

Les cavaliers du début du XXIème siècle sont de plus en plus exigeants, tant sur les qualités physiques que mentales des chevaux.

Et dans ces domaines, les Barbes ont du répondant, et les cavaliers sont en train de le redécouvrir.

Subtile alchimie de sophistication et de rusticité, de flegme et de fougue, à la fois traditionnel et totalement contemporain, le cheval Barbe est une valeur sure.

Grâce à la diversité des modèles (chanfreins droits ou convexes), la race donne de plus en plus satisfaction à des cavaliers d'horizons divers.

Sans remettre en cause le maintien de la race Barbe, qui est devenue rare et a besoin d'être maintenue et préservée, il ne faut pas négliger aussi sa fonction amélioratrice, très appréciée notamment des propriétaires de juments qui veulent obtenir un poulain pour le loisir.

 

 

http://wPage créée le 27/05/2002 - Dernière mise à jour le 29/07/2006harbe.net

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