Nombreuses sont les personnes qui s'avouent déroutées par les présentations officielles de chevaux Barbes, en n'y trouvant pas un modèle standard, alors qu'il y a plusieurs types : la diversité de la race est parfois déconcertante.

On dit souvent que les différents types de Barbes proviennent de leur adaptation aux différentes régions et conditions de vie : plaines, hauts plateaux ou montagnes, donc au climat et à la nourriture. Les chevaux de montagnes sont ainsi plus petits que les chevaux de plain, du moins si on leur donne à manger en proportion de ce que leur milieu peut produire.

Cette diversité des types peut aussi s'expliquer par les origines des chevaux des Berbères du Maghreb (bien que pour être plus corrects, on devrait parler des chevaux des Imazighen de la Tamazgha, plutôt que d'utiliser les termes arabes.

Pourtant la race Barbe n'échappe pas à la définition de caractéristiques physiques communes qui existent sur les différents types.

Mais il faut reconnaître que la race Barbe a plus souvent été décrite non par son modèle, mais par les qualités de ses chevaux : polyvalence, résistance, rusticité, facilité d'entretien... ces qualités sont reconnues depuis des siècles, enfin, c'est plutôt en millénaires qu'il faudrait parler...

Le Barbe fait partie de l'histoire de France.

Lorsque Colbert créa les Haras Royaux dans le but de produire en France des chevaux de selles (les chevaux européens étaient de type lourd) c'est la race Barbe qui fut choisie, et ce grâce à sa réputation de longue date, éprouvées par des siècles au service de l'homme en des temps où la qualité d'un cheval ne pouvait être ignorée compte tenu de son usage.

Ainsi, les premiers étalons "cheval de selle" de France étaient donc des Barbes, créant ainsi les toutes premières bases génétiques des races Françaises de chevaux de selle (les demi-sangs).

Nombre d'écuyers de la grande équitation Européenne, et pas des moindres (M. de Pluvinel, M. de la Guérinière, Sollysel notamment), considérait les chevaux Barbes comme parmi les meilleurs chevaux de manège.

C'est la raison pour laquelle il est vraiment paradoxal que les Haras Nationaux Français considèrent actuellement la race tiennent la race Barbe comme "race étrangère", et la race Arabe comme "race Française" alors même que la race Barbe avait été utilisée de bien plus longue date et de manière bien plus étendue comme race amélioratrice.

Mais peu importe l'appellation. Les statistiques démontrent justement que les races "étrangères" sont en constant développement en France.

Les Barbes étaient aussi des chevaux d'armes émérites, appréciés pour leur résistance, leur facilité d'entretien et leur bravoure au combat.

Les Barbes n’ont donc aucune difficulté à satisfaire aux critères - même les plus exigeants - de l'équitation " de loisirs ", dont les difficultés restent très en deçà de ce que l’humain leur a fait subir en temps de guerre.

Malheureusement leurs qualités de chevaux d'armes (ce qui est particulièrement bien décrits par les écrits du regretté auteur érudit, le Colonel Denis Bogros) ont été aussi un des malheurs de la race. En payant un si lourd tribut aux actions guerrières des hommes, ces prélèvements dans la race ont entraîné une perte très importante de ressources génétiques dans le berceau de race, et les effectifs sont en régression telle que la survie de la race est maintenant en cause.

Les cavaliers recherchent des chevaux avec un bon mental, ce qui a conduit nombre d'entre eux à se tourner vers les races Américaines, ces races étant souvent dérivées des Barbes Espagnols et Genets que les Conquistadores ont emmenés pour la conquête du Nouveau Monde.

Alors qu'on constate également un regain d'intérêt pour les races de type Ibérique (chevaux Espagnols, Portugais, Minorquins), alors que les chevaux provenant d'au delà du détroit de Gibraltar ne sont pas aussi connus d'un large public, le Barbe est en train de regagner ses lettres de noblesse en Europe.

Souvent plus endurants, plus faciles d'entretien, que les chevaux Ibériques, les chevaux Barbes sont souvent aussi plus calmes et plus faciles, ce qui est un atout très important pour la sécurité du cavalier, notamment en équitation d'extérieur, discipline qui n'est pas sans comporter nombres d'imprévus et d'aléas, dans lequel le caractère du cheval se révèle être un critère des plus importants.

Le cheval Barbe allie à la fois l'impulsion et l'influx nerveux d'un cheval de sang, tout en restant un cheval froid et donc aisément maitrisable : ce qui est le cocktail idéal pour un cheval de loisir à la fois familial et sportif.

Pour les promenades comme pour la grande randonnée, pour l’instruction des débutants comme pour les cavaliers confirmés, pour l'art équestre comme pour l’attelage en passant par l’endurance, les Barbes et les Arabes-Barbes n’attendent plus que vous pour démontrer leur étonnante polyvalence qui surprend ou déroute notamment en regard de nos références modernes, sélectionnées pour une discipline spécialisée.

La race présente une large diversité des modèles : on y trouve des chevaux de tailles variables, des modèles rustiques ou des modèles élégants, des modèles baroques et des modèles plus déliés, des modèles charpentés ou des modèles fins, des profils droits ou des profils convexes... bref, chaque cavalier peut y trouver son style.

Le croisement avec le cheval Arabe donne encore une plus grande palette de modèles possibles.

De fait, les divers modèles de chevaux Barbes permettent de satisfaire les goûts et critères de nombreux cavaliers.

Cette diversité peut dérouter au premier abord, et les cavaliers désireux de trouver "leur" Barbe font souvent état d'avoir à faire un parcours du combattant à faire alors qu'il est peu aisé de visiter tous les élevages pour savoir où trouver le cheval de leurs rêves.

Mais le Barbe est souvent bien plus qu’un cheval : c'est surtout un ami fidèle et loyal, un compagnon de vie, statut que le Barbe mérite tout particulièrement car il a une personnalité très attachante, et ce n’est pas ceux qui le connaissent le savent..